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Comment 250’000 arbres pourraient compenser 20% des émissions de CO2 émises par toutes les nouvelles voitures vendues en Suisse en une année

La reforestation est un pilier essentiel dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation de la biodiversité. Une initiative porteuse d'espoir et d'innovation voit le jour grâce à EMAUA, une organisation non gouvernementale helvético-kényane. En 2023, avec un budget équivalant à celui de seulement 1.5 ménages suisses moyens, EMAUA a réalisé un exploit remarquable : la plantation de 250'000 arbres indigènes de 64 espèces. Ces arbres ont le potentiel de stocker, au cours de leur vie, 20% des émissions de CO2 de l'ensemble des voitures neuves immatriculées en Suisse l'année précédente. Examinons de plus près les détails et l'importance de cette réalisation.

SÉQUESTRATION DU CO2 par 250'000 ARBRES

Les arbres sont essentiels pour capter le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre. En moyenne, un arbre capture entre 10 et 35 kg de CO2 chaque année. Cette absorption s’intensifie à partir du moment où l’arbre atteint sa maturité, généralement entre 7 et 10 ans. EMAUA calcule qu’un arbre absorbe environ 22.5 kg de CO2 par an durant ses 11.5 années les plus efficaces. Ce calcul prend en compte que seulement 50% des arbres survivent sur 40 ans. Ainsi, sur toute sa vie, un arbre au Kenya peut capturer en moyenne 260 kg de CO2.

En projetant le modèle sur 100 arbres, EMAUA illustre les défis et les succès potentiels de la reforestation. Sur ce nombre, 20 arbres ne survivront pas jusqu’à maturité et 20 autres seront éclaircis dans une gestion sylvicole responsable. Les 50 arbres restants sont estimés vivre en moyenne 30 ans, et 10 arbres pourraient atteindre le siècle, cumulant ainsi une séquestration totale de 26’000 kg de CO2 pour le centenaire. En faisant la moyenne de ces différents cas, on atteint un stockage moyen de 260 kg de CO2 par arbre.

1/5 des émissions des nouvelles voitures suisses

Le potentiel de séquestration est d’autant plus impressionnant lorsqu’il est comparé aux émissions des voitures de tourisme suisses. En 2022, la Suisse comptait 4’721’280 voitures, parcourant collectivement 54.8 milliards de kilomètres. Parmi ces véhicules, les 229’403 voitures neuves immatriculées cette année-là ont émis 322’184 tonnes de CO2 (source: Office fédéral de la statistique suisse).

Ainsi, lorsqu’on compare le CO2 stocké par les 250’000 arbres d’EMAUA aux émissions des voitures nouvellement immatriculées en 2022, il apparaît que ces arbres ont le potentiel de compenser 20% des émissions de ces voitures. Bien que la séquestration ne soit pas faite sur une année, il est impressionnant qu’un processus naturel, en l’occurence la croissance d’arbres, puisse contrer les effets nuisibles de centaines de milliers de machines au fort pouvoir polluant. Toutefois, un aperçu du budget utilisé permet de se rendre compte de l’impressionnante efficience financière d’une telle démarche.

Avec le budget de 1.5 ménages suisses

Le financement de cette initiative environnementale est aussi notable que son impact écologique. Avec un revenu annuel de 171’426 CHF en 2023, EMAUA démontre que l’engagement envers la planète peut être à la portée des communautés. En effet, ce montant correspond à un peu moins de 1.5 fois le revenu brut moyen d’un ménage suisse, estimé à 117’456 CHF. Cela signifie qu’avec le budget annuel de 1.5 ménages suisses, les 250’000 arbres plantés en 2023 par EMAUA ont le potentiel de stocker dans leur vie 20% des émissions de CO2 de toutes les voitures immatriculées en Suisse l’année précédente.

Un Modèle en Évolution

L’humain exerce une pression croissantes sur tous les écosystèmes de la planète. La nature quant à elle a une force de résilience extraordinaire, mais à condition de lui en donner l’opportunité. Grâce à des projets environnementaux comme celui d’EMAUA, nous espérons qu’un nombre croissant de personnes gagneront la conviction qu’il est possible d’utiliser les dynamiques naturelles pour aider la nature à se restaurer. En outre, EMAUA ne fait pas que planter des arbres indigènes: elle sensibilise les communautés à leur importance, elle construit des fours améliorés qui diminuent de 66% l’usage en bois de feu des ménages – le bois étant le principal moyen de cuisson – et elle effectue un suivi approfondi pour chaque projet de plantation, afin d’optimiser la survie des arbres plantés.

Malheureusement, les arbres d’EMAUA sont soumis aux aléas du même changement climatique qu’elle combat. Cependant, diverses innovations de ses processus introduites en 2023 lui laissent penser que d’énormes progrès en matières de taux de survie et de maturation des arbres plantés sont encore à venir. La clé? La communauté de bénéficiaires qui plantent ses arbres. En 2023, ils étaient 2’178 personnes et institutions scolaires au Kenya à planter la multitude d’arbres distribuée grâce aux donateurs d’EMAUA.

Pour le meilleur et pour le pire, l’humanité a acquis un pouvoir de décision considérable sur la survie ou l’extinction d’autres espèces. Ainsi, ceux qui financent les arbres d’EMAUA et ceux qui les plantent sont sujets à la même prise de conscience, qui sera cruciale pour une adoption massive des solutions naturelles permettant à notre planète d’avoir un futur: notre planète et son incroyable richesse biologique peut guérir. Mais à la seule condition qu’on croit en elle. Et ici à nouveau, un constat surgit – n’en déplaise – : l’humain est au centre.

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